Édito 2021

dimanche 14 mars 2021, par Jean-Marc Legoux

En temps de crise, les évènements s’accélèrent.

Entre choc néolibéral, récupération par l’extrême droite et bifurcation écologique, sociale et démocratique, différents chemins s’offrent à nous et le choix d’emprunter l’un ou l’autre marquera durablement l’histoire.Les gouvernements néolibéraux se saisissent de la crise pour approfondir des logiques qui nous mènent dans une impasse. Ainsi en est-il en France de la levée partielle du code du travail, de la remise en cause des 35h, des demandes du Medef pour assouplir les règles environnementales, ou à Bruxelles de la finalisation de nouveaux accords de libre-échange...

Mais dans le même temps, pendant le confinement, une lame de fond traversait la société : celle de la colère face aux morts qui auraient pu être évitées, celle des solidarités de quartier qui se multipliaient face aux défaillances des pouvoirs publics. Et maintenant que c’est possible, les colères longtemps contenues sur les balcons ou les réseaux sociaux s’expriment dans la rue : mobilisations pour le soutien des hôpitaux publics, contre les violences policières et le racisme...Hors de question de tirer un trait sur ce qu’il s’est passé. Les responsabilités des pouvoirs publics doivent être pointées si on ne veut plus jamais ça.

Nos réponses sont radicales et systémiques  : la crise est bien celle d’un système, le capitalisme néolibéral et productiviste, que les politiques du gouvernement ont largement conforté. Face à lui, les convergences n’en deviennent que plus nécessaires, pour articuler urgence sociale, écologique et démocratique. C’est le sens de notre très fort engagement dans l’initiative « plus jamais ça », qui regroupe une trentaine d’organisations syndicales et associatives. C’est pourquoi nous avons voulu y porter une pétition puis un plan de sortie de crise autour de 34 mesures, inédit vu l’arc de forces réunies. Nous appelons dans ce cadre unitaire à des mobilisations pour la santé de toutes et tous, en soutien des services publics, de la revalorisation des bas salaires, de la protection sociale... Enfin, nous y portons l’idée que nous ne pouvons pas relancer le même modèle insoutenable : une révolution écologique et sociale est nécessaire et passera par une relocalisation solidaire et internationaliste, que nous explicitons dans un manifeste produit avec des dizaines d’auteur·e·s. Nous continuons à promouvoir l’idée que ceci peut être tout à fait être financé, par une refondation du système monétaire et bancaire et par la justice fiscale, en allant chercher l’argent là où il est, dans les multinationales et les classes les plus riches qui échappent aujourd’hui largement à l’impôt.

Aurélie Trouvé, Maxime Combes et Raphael Pradeau porte-paroles d’Attac France

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